BLACK M

BLACK M – BIO

“Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends” disait Nelson Mandela. Cette phrase, Black M semble s’en être fait une devise au fil d’une carrière pleine de victoires et d’apprentissages. Depuis plus d’une décennie, le Big Black collectionne les trophées, accumule les récompenses et conquiert les salles de concert, d’abord en groupe, puis en solo.

“Depuis Sexion, j’ai rien eu le temps de réaliser. Le temps passe trop vite. Je suis sorti du succès de Sexion, j’ai de suite enchaîné en solo”.

A l’évocation de ce palmarès, difficile pour Alpha de ne pas esquisser un sourire mélancolique. De fait, les coups d’œil dans le rétro sont rares lorsque les tournées et les sessions studio s’enchaînent. Dès sa 1ère escapade solo en 2014, Black M a visé juste. Ses expérimentations musicales aux frontières du rap et de la variété – S/O Sur ma route – l’ont propulsé au rang de star. Disque de diamant sur son premier opus, Les yeux plus gros que le monde, 3 fois platine pour son deuxième effort, Éternel insatisfait, Alpha entre de plein pied dans le club fermé des artistes très grand public.
Toutefois, c’est face aux épreuves que les grands destins s’écrivent. Et une histoire sans revers n’a pas la saveur d’une épopée héroïque. Pour Black M, ce revers s’intitule Il était une fois… Un 3ème opus qu’il considère lors de sa conception comme son meilleur projet mais qui ne connaîtra pas le succès escompté à sa sortie.

“Au moment où je fais l’album, je me dis : il va tout niquer. C’est le meilleur de mes albums en terme d’écriture, de prod et de réalisation. Donc je me dis qu’on va repartir dans une tournée des Zénith, pleine, comme en 2014. Quand on se prend les résultats en première semaine, je me mange un choc. Je ne veux plus parler à personne. Je ne comprends pas.”

K.O debout mais loin d’être vaincu, Black M entame alors sa renaissance. Acharné de travail, il ne quitte jamais vraiment le studio. Tel Rocky Balboa reprenant le chemin des petites salles d’entraînement de ses débuts après sa défaite face à Clubber Lang, Alpha a besoin de sentir à nouveau l’odeur de la sueur et de la poussière. Tomber pour mieux se relever.

“Quand on lance la tournée, on part sur des salles de 1500 personnes. Avec le recul, je me dis, ça va aller, on va se taper.”

Avec cet EP sobrement intitulé Alpha, Black M revient aux fondamentaux, un projet résolument rap accompagné d’une cover brute. 13 titres pour en reconquérir un. Le sien. Musicalement, Alpha éprouve aussi ce besoin viscéral de revenir A la base, de retrouver ce temps où la musique n’était que passion et sensations, recueil de ses tripes et de ses états d’âmes sans autre forme de calcul. A l’heure où un courant en chasse un autre, une vague succède à l’autre, le Big Black vient prouver que les flows de la 9eme Zone, eux, sont éternels.

C’est à son alter ego Black Shady qu’il laisse le soin de remettre les pendules à l’heure pour annoncer son retour avec le cinglant Black Shady part.4 : “Il était une fois un flop, bâtard, c’est tout c’que tu mérites. Les ti-peu ont grandi, mon gars j’espère que tu médites. Tu t’es perdu sur ta route, y a plus personne qui t’écoute. Un, deux, un, deux « test, à vous », ta zumba nous dégoute”. Instant cathartique difficile mais salvateur. Alpha est prêt à remonter sur le ring. Les remises en question ont fait place aux egotrips musclés.

C’est au son des accords revanchards de Dany Synthé qu’il part en guerre sur N.S.E.G. Black vient chercher la nouvelle génération sur son terrain en se réappropriant ses codes : “j’ai envie de mélanger nos codes à nous, qui sont plutôt basés sur la punch, la technique et le flow, à leur truc à eux. J’ai posé ma drill dans leur truc. Je sais que ça n’a rien à voir, sans me vanter”.

Alpha boxe toujours avec les mots. Chaque coup est précis, millimétré. Avec Cesar, l’uppercut est imparable. La combinaison avec Gims sur un rythme Afro séduit le grand public et montre aux plus sceptiques qu’il n’a rien perdu de sa science. Car c’est bien de science du flow dont il est question chez Black M. Au détour d’un morceau comme Poisson, il nous montre qu’il reste l’un des plus redoutables concurrents de la catégorie poids Plume. Pour lui, tout ça, c’est de l’amusement. Bien qu’il se considère “presque comme un ancien” et s’offre des moments d’écriture plus profonds (Essayer), Alpha continue de repousser ses limites, de se lancer de nouveaux challenges. Avec A la tienne, il ouvre son répertoire à de nouvelles sonorités. Depuis Madame Pavoshko, Black M a toujours travaillé sa formule à sa façon. Il crée ici une musique hybride et solaire, entre rap et mélodies grand public. Déterminé à se dépasser, Alpha prépare son public à ses prochains combats, la ceinture de champion bien attachée à son micro.